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Article DNA du 21 décembre 2013

 




Pierre Schneider, domicilié à Geispolsheim, est un fervent défenseur de la musique folklorique alsacienne. À 47 ans, il a déjà composé 45 oeuvres dont il prône la diffusion avec un moyen simple et original : le tout gratuit.
Pierre Schneider est un artiste. Sans conteste. Il est incapable de vous donner son numéro de téléphone, même son âge qu'il nous livrera qu'après quelques secondes d'hésitation. Mais sur le chapitre de la musique, celle du folklore alsacien, le Geispolsheimois est incollable. « J'ai écrit ma première pièce à 19 ans, c'était Amboss Polka », une pièce dont le percussionniste soliste joue sur une enclume.
« Offrir les partitions et les droits d'auteur » L'oeuvre a été interprétée par de nombreuses harmonies aux alentours. « Je suis content quand les orchestres du coin jouent mes pièces. Ce que je cherche à faire, c'est vraiment de promouvoir la musique folklorique alsacienne. L'authentique, pas celle qui est jouée ou imitée par des orchestres tchèques. Même si je ne leur jette pas la pierre ! », tient à préciser le compositeur, sourire aux lèvres.
Pour séduire les harmonies, Pierre Schneider a un moyen efficace : offrir les partitions et les droits d'auteur. Même les frais de photocopie sont offerts, et quand un ensemble joue une de ses pièces en public, il n'a pas besoin de s'acquitter des droits à la SACEM. « C'est le plus beau des salaires : que ma musique préférée soit jouée ».
Un manque à gagner financier que Pierre compense avec son métier de facteur d'instrument qu'il exerce dans une enseigne d'outre-Rhin, à Kehl.
Sa passion l'entraîne le soir, avec son orchestre « D'original Bloosmüsik Pierre Schneider », à jouer les 45 pièces qu'il a composées, mais aussi des œuvres de ses collègues. « L'orchestre existe depuis 20 ans, mais nous l'avons officialisé le 3 septembre en créant une association, raconte Laurent Jehl, le président. Reste la difficulté pour nous de répéter dans une salle. »
Et de poursuivre : « Aujourd'hui, les sociétés de musique de Gerstheim et Lipsheim nous accueillent à tour de rôle, mais nous recherchons un lieu fixe. Ce qu'on demande, c'est juste une salle avec 25 chaises. »
Autre moyen pour Pierre Schneider de diffuser sa musique : l'édition, fin octobre, d'un CD, le deuxième de sa carrière. « Le premier a été fait il y a environ 15 ans. » L'album, sorti il y a quelques semaines, est une série limitée à 1 000 exemplaires. « Il ne m'en reste qu'une centaine », s'est réjoui Pierre qui explique que l'enregistrement a duré deux ans.
« Chaque instrument a joué sa partie dans une cabine insonorisée avec un casque sur la tête qui diffusait la pulsation, pour être bien en rythme. » Les pistes ont ensuite été compilées et retravaillées. La qualité est au rendez-vous. « J'aime quand tout est carré », a conclu Pierre Schneider.
Et ça se voit lors des concerts qu'il organise avec son ensemble. « Je souhaite donner une image positive de la musique alsacienne. Un concert s'écoute, mais se voit également. Je mets donc en avant différents solistes. »
Et lors de chaque représentation dont les six à venir en 2014, une devise alsacienne est répétée, inlassablement : l'authentique musique alsacienne fait partie de notre patrimoine culturel, et elle doit le rester.
N. K.

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